L’institutionnalisation de la fonction de l’évaluation au Maroc Bilan décennal de l’expérience marocaine, 2011-2021

La présente contribution de l’Association Marocaine de l’Évaluation (AME) porte sur la fonction de
l’évaluation au Maroc, 10 ans après l’adoption par le Maroc du principe constitutionnel de l’évaluation
des politiques publiques (cf. particulièrement l’article 70, Constitution du Maroc, juillet 2011).
En effet, la problématique de l’évaluation résonne fortement dans la mesure où elle offre un gage
d’une transparence et d’une redevabilité (accountability) accrues et des responsabilités mieux
délimitées. En effet, la crédibilité des institutions ne repose plus sur leur seule existence formelle,
voire sur leurs conditions d’émergence, mais sur un effet de démonstration du bien-fondé de leur
action au service de l’intérêt général.
Mais, force est de constater que le principe constitutionnel de l’évaluation des politiques publiques et,
bien d’autres énoncés de la Constitution marocaine relatifs à l’évaluation ou / et à la redevabilité
(reddition des comptes) n’ont toujours pas trouvé leur véritable traduction en pratique définissant à
la fois les designs institutionnels et organisationnels de la fonction de l’évaluation de développement,
et les attributions, moyens et pouvoirs des différentes institutions en charge de la redevabilité
publique au Maroc (Parlement, Cour des comptes, collectivités territoriales, etc.).
En effet, c’est tout le défi de l’institutionnalisation effective de la fonction d’évaluation de
développement au Maroc que pose cette action de l’AME en essayant de répondre aux questions
suivantes :
- Qu’est-ce qu’a été fait au Maroc au cours des dix dernières en matière d’institutionnalisation
de la fonction d’évaluation ?
- Comment faire, et selon quelles modalités, pour que la fonction d’évaluation de
développement soit institutionnalisée au Maroc ?
- Comment faire pour que la pratique de l’évaluation au Maroc soutienne la redevabilité
publique et la démocratie ?